Somosierra
30 Novembre 1808Retour au sommaire
La bataille Le 30 novembre 1808
En signant avec l'Espagne, le 27 octobre 1807, le traité de Fontainebleau, Napoléon Ier convient avec le royaume d'un partage conjoint du Portugal. Cependant, grâce à l'occupation de ce pays, l'Empereur des Français sera à même d'agir en Espagne, où la dynastie des Bourbons se trouve dans un insigne état da faiblesse. Après l'abdication forcée de Charles IV puis de son fils Ferdinand VII, il place son frère Joseph sur le trône espagnol, suscitant une insurrection générale et une terrible guerre dans laquelle interviennent les Anglais.
Les cinglantes défaites essuyées par les armées impériales à Baylen (juillet 1808) et à Cintra (août 1808) poussent Napoléon à s'occuper en personne de l'affaire d'Espagne. Le 3 novembre1808, ignorant Joseph, il arrive à Bayonne. Tout va en suite aller très vite. Soult entre dans Burgos. Une semaine plus tard, Lefèvre bat les Espagnols à Guenes et Victor défait l'ennemi à Espinosa, le 11. Les Français se heurtent à l'ennemi à l'entrée du col de Somosierra, passage obligé de la chaîne de Guadarrama, formidable barrage rocheux en avant de Madrid.
Et la bataille s'éclate
L'armée espagnole est commandée par le général Benito San Juan, qui a fait le serment de ne pas laisser passer l'adversaire, jurant "qu'aucun Français n'arriverait même au col". Dos au village de Buitrago, San Juan a disposé plusieurs batteries d'artillerie de 4 canons. Chacune a en vue de prendre en enfilade les coudes de la route encaissée menant à la gorge; une a été déployée pour cela derrière les parapets d'une redoute située au Puerto (passage du col), en avant de Somosierra.
En face, Napoléon dispose de la division Ruffin, avec, de droite à gauche, le 9e d'infanterie légère, le 96e de ligne et le 24e de ligne, épaulés par les fusiliers et la cavalerie de la Garde. Il aligne également 6 pièces d'artillerie, placées sous les ordres du général Sénarmont.
Dans la nuit du 29 au 30 novembre, la brume s'est levée, favorisant les desseins de l'Empereur et permettant à l'infanterie française de progresser, en trois colonnes, sur les pentes qui mènent au défilé.
Les fantassins français, s'étant emparés de la première position ennemie, sont bientôt soumis au tir des batteries espagnoles et des tirailleurs dissimulés derrière les rochers. Ils doivent ralentir leur avancée, au grand dam de Napoléon qui veut en finir au plus vite. Aussitôt, l'empereur commande aux chevau-légers de dégager la route en prenant la redoute située près du Puerto et ses canons. En quatre minutes à peine, les cavaliers de la Garde impériale, fondant sur les pièces ennemies, en sabrent les servants. Abasourdis par la violence de cette charge, 6000 à 7000 Espagnols, cédant à la panique, s'enfuient. L'infanterie française peut poursuivre sa tâche, s'emparant de nombreux prisonniers et d'un important butin. Quant au général San Juan, il est tué par ses propres hommes alors qu'il tente de les empêcher de fuir.
La tactique de Napoléon
La bataille de Somosierra fut marquée par une charge de cavalerie conduite, sous les ordres du capitaine Kozietulski, par les chevau-légers polonais de la Garde.
Une partie des cavaliers fut fauchée aussitôt par les boulets et la mitraille. Mais, en dépit des pertes subies, les Polonais parvinrent à enlever en quelques minutes les premières batteries, puis à se porter sur le redoute dominant le Puerto.
Les conséquences de la bataille de Somosierra
Hormis les drapeaux et les canons pris à l'ennemi, Napoléon parvient à s'emparer de 30 caissons, de 200 chariots chargés de bagages et des caisses des régiments espagnols engagés dans l'affaire. La bataille de Somosierra va permettre à l'Empereur de forcer la route de Madrid et d'y lancer immédiatement la cavalerie de la Garde, sous le commandement de Bessières. La capitale espagnole ne résistera pas longtemps aux menaces de l'assiégeant. Napoléon y effectue son entrée le 4 décembre. Aussitôt après, il prend une série de mesures qui feront disparaître les vestiges de l'ancien régime, abolissant les droits féodaux et la justice seigneuriale, supprimant le tribunal de l'Inquisition et fermant les deux tiers des couvents. Puis, en dépit de ses réticences, il se décide à rétablir Joseph sur le trône d'Espagne.
Ordre de BatailleArmée espagnoleDon Benito San Juan, commandant en chefInfanterieRégiment de ligne Cordoba [2 bataillons - 1300h]
Régiment de ligne Volontaires Corona [1er et 3e bataillon - 1039h]
Régiment de ligne 2° de Madrid [1° bataillon - 500h]
Régiment de ligne 2° de Mallorca [3° bataillon - 500h?]
Régiment de ligne La Reina [1° et 3° bataillon - 927h]
Bataillon de volontaires de Séville [3° bataillon - 400h?]
Milice provinciale de Jerez [1 bataillon - 574h?]
Milice provinciale de Ecija [1 bataillon (600h?]
Milice provinciale de Seville [1 compagnie - 119h?]
Milice provinciale de Badajoz [1 bataillon - 500h?]
Milice provinciale de Tolède [1 bataillon - 500h?]
Milice provinciale Alcazar de San Juan [1 bataillon - 500h?]
Cavalerie Régiment de ligne Principe [2 escadrons - 50h?]
Régiment de ligne Volontaire de Madrid [2 escadrons - 50h?]
Artillerie Batteries ? [15 canons - ? livres - 200 h]
Armée françaiseNapoléon, commandant en chefGarde Impériale Chasseurs à cheval de la Garde [1/2 escadron - 90 h]
1° Division Ruffin 24° ligne [3 bataillons - 2102h]
96° ligne [3 bataillons - 1882h]
9° léger [3 bataillons - 1615h]
Cavalerie Régiment de chevau-légers polonais [3 escadrons- 150h]
Artillerie à cheval [2 canons - ? livres - ?h]
CartePaquitoSan
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