PaquitoSan Ministre
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| Sujet: 1808 octobre 31 - Durango Ven 5 Jan - 10:49 | |
| Retour au sommaire Joseph venait à peine de passer en revue la belle division Sébastiani, du corps de Lefebvre, dans les plaines de Vittoria, qu’oubliant les instructions de son frère, il l’avait acheminée sur sa droite, par la route de Durango, dans la vallée de la Biscaye, afin de contenir le général Blake, qui lui donnait des inquiétudes du coté de Bilbao. Il ne s’en tint pas là. Croyant sur parole les paysans espagnols, qui, lorsqu’il avait vingt mille hommes, en annonçaient quatre vingt mille par forfanterie ou par crédulité, il n’avait pas jugé que ce fût assez du corps de lefebvre, et, pour mieux garder ses derrières, il avait envoyé par Mondragon sur Durango l’une des division du maréchal Victor, celle du général Villatte. Enfin, la tête du 6° corps ayant paru à Bayonne, il s’était hâté de diriger la division Bison par Saint-Jean-Pied-de-Port sur Pampelune, afin d’assurer sa gauche comme il venait d’assurer sa droite par la position qu’il faisait prendre au maréchal Lefebvre. Au même instant la garde, arrivée au nombre de dix mille hommes, s’échelonnait entre Bayonne et Vittoria. Ces dispositions intempestives amenèrent un nouvel engagement imprévu sur la droite, entre le général Blake et le maréchal Lefebvre, comme il y en avait eu un sur la gauche, entre Pignatelli et les maréchaus Ney et Moncey. Le général Blake, ainsi que nous l’avons dit, après avoir passé les montagnes des Asturies à Espinosa, et occupé Bilbao, s’était porté en avant de Zornoza sur des hauteurs qui font face à Durango. N’ayant pas encore été rejoint par la division de La Romana, il était là avec environ 20 ou 22000 hommes, moitié troupes de lignes, moitié paysans et étudiant. Il avait laissé en arrière, sur sa droite, environ 45000 hommes dans les vallées adjacentes, entre Villaro, Orozco, Amurio, Balmaseda, pour garder les débouchés qui communiquaient avec les plaines de Vittoria, et par où auraient pu paraître d’autres colonnes françaises. Parvenu en présence du corps du maréchal Lefebvre, non loin de Durango, sur la route de Mondragon, et se trouvant ainsi près du but qu’il était chargé d’atteindre pour tourner l’armée française, il hésitait comme on hésite au moment décisif, quand on a entrepris une tâche au-dessus de ses forces. Plus audacieux que lui parce qu’ils étaient plus ignorants, ses soldats montraient une assurance que lui-même n’avait pas, et du haut de leur position poussaient des cris, insultaient nos troupes, les menaçaient du geste. L’impatience de nos soldats, peu habitués à souffrir l’insulte de l’ennemi, portée au comble, avait excité celle du vieux Lefebvre, qui n’était pas fâché, dans sa grossière finesse, de faire quelque bon coup de main sur l’armée espagnole avant l’arrivée de l’Empereur. Le maréchal avait avec lui a division Sébastiani, composée de quatre vieux régiments d’infanterie (les 32°, 58°, 28°, 75° de ligne) et d’un régiment de dragons formant un effectif d’environ 6000 hommes ; la division Leval, composée de 7000 hessois, badois, hollandais, et enfin seulement comme auxiliaire, la division Villatte, forte de quatre vieux régiments d’un effectif d’à peu près 8000 hommes, des meilleurs de l’armée française. C’était plus qu’il n’en fallait pour battre l’armée espagnole, quoiqu’une partie des hommes, à la suite d’une longue marche, n’eût pas encore rejoint. | |
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