Bailen
19 juillet 1808Retour au sommaire
La batailleLes premiers combats du mois de juin 1808, tournent à l'avantage des français. Les Espagnols, réfugiés dans les villes insurgées, disposent de trop peu d'armes et d'expérience pour faire face aux troupes impériales. Les barricades érigées aux portes des cités ne suffisent pas à arrêter une armée jeune et inexpérimentée certes, mais fougueuse et avide de combattre en ces premières semaines de la guerre d'Espagne.
En revanche, parvenu devant Saragosse, le 15 juin 1808, l'armée se heurte à une résistance inattendue. La ville, forte d'une population de 50 000 personnes où se mêlent soldats de l'armée espagnole, paysans des environs et citadins, s'est préparée à résister jusqu'à la mort, obligeant l'armée française à stopper son avance pour faire le siège de la ville. La résistance de Saragosse, premier acte victorieux des Espagnols insurgés, devait prendre une valeur symbolique dans le cours de la guerre.
Dans la région de Barcelone aussi, l'initiative du général Schwarz pour s'emparer de la citadelle de Montserrat, haut-lieu de la résistance espagnole, échoue devant la mobilisation des paysans catalans venus à Bruch pour s'opposer à l'avance française. C'est aussi au prix d'une lutte acharnée que les troupes du général Dupont parviennent à s'emparer de Cordoue, après l'avoir copieusement pillée.
En Andalousie, dans la sierra écrasée de soleil, en ce début d'été 1808, les soldats français découvrent la guerilla. La moindre troupe isolée est attaquée et détruite. Des soldats, mais aussi des civils français, sont brûlés vifs ou ont la gorge tranchée. La guerre totale commence. De leur côté en effet, les troupes françaises ravagent les villages qu'ils suspectent d'apporter leur soutien à la révolte, pillent les maisons, fusillent sans jugement les hommes pris les armes à la main, violent les femmes. Les mêmes scènes se reproduisent partout où l'insurrection fait rage.
Mais l'Andalousie offre alors un caractère particulier, car, éloignée de Madrid, elle n'avait jamais été contrôlée par les troupes françaises. L'armée royale était donc passée entièrement dans le camp de l'insurrection, fournissant à celle-ci des troupes régulières dont elle ne pouvait disposer en aussi grand nombre dans le reste du pays. En outre, la junte installée à Séville prit bientôt l'ascendant sur les autres juntes locales, permettant une unification politique de la résistance andalouse.
Grâce à l'armée de ligne, les espagnoles peuvent envisager de faire face à l'armée du général Dupont qui, dès le 17 juin, a quitté Cordoue, avec un tel butin que sa marche en est ralentie. L'armée espagnole, sous le commandement du général Castanos, se compose de recrues de fraiche date auxquelles il faut ajouter des paysans armés. Dès le 15 juillet, cette armée espagnole attaque les positions françaises, sans que le général Dupont ne manifeste une très grande volonté de riposte. Placé dans une position inconfortable, il décide, quatre jours plus tard, de quitter Andujar pour Baylen dont la position stratégique était plus importante.
Mais les Français, qui la détenaient quelques jours plus tôt, en avaient été chassés et le général Dupont se trouve face à une armée espagnole deux fois supérieure à la sienne. Les combats font rage, le 19 juillet, sous une chaleur torride, au milieu des ronces et des oliviers, ce qui ne permet pas à la cavalerie de manoeuvrer. L'armée française ne parvient pas à se défaire de la nasse dans laquelle elle s'est jetée, et, après neuf heures de combat, elle capitule.
La division Vedel, apparue en fin d'après-midi, arrive trop tard pour renverser le sort des armes. Le général Dupont a demandé une suspension d'armes. Avant de signer sa capitulation, dupont, à plusieurs reprises, se frappe le front. Les Espagnols ont inséré dans la capitulation un article qui force les soldats français à défiler devant eux. Les prisonniers doivent être rappatriés en France via le port de Séville par la marine espagnol.
Bien que les divisions Vedel et Dufour (qui avait remplacé Gobert) n'aient pas participé à la bataille de Bailen, celles-ci ont dû se rendre, sans combattre, car les Espagnols avaient menacé de massacrer les survivants des divisions Barbou et Frescia.
La convention D'Andujar, signée par Castaños et Dupont n'est pas respecté par les Espagnols. Elle prévoyait le retour des soldats du 2ième Corps d'Observation de la Gironde en France, par voie maritime.
Précision importante, la junte de Séville ne disposait d'aucun moyen pour ramener les troupes. Pendant leurs trajet, de nombreux soldats furent massacrés et, malgré les généraux espagnols qui se conduisaient en homme d'honneur, la convention ne fut pas respectée par la junte, poussée dans cette ignominie par l'Angleterre. Les prisonniers périront sur les pontons de Cadix ou sur les rochers de l'île de cabrera, au sud de Majorque, à bord des HMS (vaisseaux de la Royal Navy), tuer par le sort influgé aux prisonniers français. Ces établissements seront la honte de l'Angleterre.
L'annonce de la défaite de Baylen, première défaite en Espagne d'une armée régulière de Napoléon, provoque un choc dans l'opinion. Venant après l'opiniâtre défense des Espagnols à Saragosse et à Valence, elle prouve la capacité des insurgés à tenir tête aux armées napoléoniennes. La situation des Français va décider Napoléon à intervenir personnellement pour remettre de l'ordre en Espagne.
Conséquence pour le général Dupont :
Le général Dupont rentré en France, sera traduit devant un tribunal, condamné à la dégradation et emprisonné, il trouvera un poste de ministre de la Guerre sous la Restauration.
Ordre de Bataille
armée française
Second corps d'observation
Général Dupont, Commandant en chef1° division - général de division Barbou- 1° brigade : général de brigade Chabert 4° Légion de réserve [3 bataillons - 2400 h]
4° Suisse [2nd bataillon - 600h]
- 2° brigade : général de brigade Pannetier3° Légion de réserve [2 bataillons - 1700 h]
Garde de Paris [2 bataillons - 1200h]
2° division - général de division Frere- 1° brigade : général de brigade Schramm [environ 2000h]Swiss Regiment Reding Jun [2 bataillons - ? h]
Swiss Regiment Preux [2 bataillons - ? h]
Resté en arrièreGénéral BasteMarins de la garde [1 bataillon - 444h]
3° division - général de division Vedeln'a pas participé à la bataille
- 1° brigade : général de brigade Poinsot 5° Légion de réserve [3 bataillons - 2200 h]
3° Suisse [1er bataillon - 800h]
- 2° brigade : général de brigade Cossagnes1° Légion de réserve [3 bataillons - 2200 h]
4° division - général de division Gobert n'a pas participé à la bataille
- 1° brigade : général de brigade Lefranc 5° Régiment provisoire [2 bataillons - 1500 h]
6° Régiment provisoire [2 bataillons - 1500 h]
- 1° brigade : général de brigade Dufor 7° Régiment provisoire [2 bataillons - 1500 h]
8° Régiment provisoire [2 bataillons - 1600 h]
Détachement de la brigade Rigandpartie du 2° Régiment de cuirassiers provisoires [? escadrons - ? h]
2° division - général de division FresciaBrigade Dupre1° Régiment de chasseurs à cheval provisoires [4 escadrons - 500h]
2° Régiment de chasseurs à cheval provisoires [4 escadrons - 450h]
Brigade Prive1° Régiment de dragons provisoires [? escadrons - 360h]
2° Régiment de dragons provisoires [? escadrons - 500h]
Brigade Boussard6° Régiment de dragons provisoires [? escadrons - 450h]
36 pièces de differents calibres - en 6 batteries à pied et à cheval.
Armée espagnoleArmée d'AndalousieGénéral Castanos, Commandant en chef1° division - Général Reding (Don Teodoro Reding de Schwyz) (9022 fantassins 789 cavalier 60 sapeurs)
Aile droite, à partir du Cerro Vallentin, du nord au sud
-
brigadier Vénégas1° ligneChasseurs des Gardes Wallons [1 compagnie - 141
**h]
Milice provinciale Voluntarios de Barbastro [1 bataillon - 390h]
Milice provinciale 2° Voluntarios de Cataluña [1 bataillon - 1200h]***
Tercios del Cuerpo Expedicionario de Tejas [1 bataillon - 436h]
le bataillon est composé de 2 tercios à 3 compagnies chacunBatterie d'artillerie à pied [4 canons - 6 livres]
2° ligneRégiment de chasseur à cheval de Olivenza [1 escadron - 130 h]
Régiment d'infanterie de ligne des Ordenes Militares [2 bataillons - 2100h] ***
3° ligneRégiment de dragons de Numancia [1 escadron - 140 h]
Régiment de dragons de Reina [1 escadron - 121
** h]
Régiment de cavalerie de ligne Montesa [1 escadron - 130h]
Régiment de cavalerie de ligne Farnesio [1 escadron - 150h]
Centre, du nord au sud
1° ligne1° régiment des Voluntarios de Granada [1 bataillon - 553h]
Batterie d'artillerie à cheval [6 canons - 4 livres]
Régiment d'infanterie de ligne Fijo de Céuta [1 bataillon - 457
**?h] ***
Régiment d'infanterie de ligne Irlanda [2 bataillons - 1700h]
2° ligneRégiment d'infanterie de ligne de la Reina [1 bataillon - 566
**?h]
2° régiment des Voluntarios de Granada [1 bataillon - 553h]
Aile gauche, du nord au sud
1° ligneBatterie d'artillerie à pied [? canons - 6 livres]
Milice provinciale de Bujalance [1 bataillon - 594h] ***
Milice provinciale de Cuenca [1 bataillon - 596h] ***
Milice provinciale de Cuidad Real [1 bataillon - 575h] ***
Milice provinciale de Trujillo [1 bataillon - 567h] ***
Régiment d'infanterie de ligne suisse Reding n°3 [1 bataillon - 904
**h]
Régiment d'infanterie de ligne des Ordenes Militares [1 bataillon - 236
**h]
2° ligne2 escadrons du régiment de cavalerie de ligne Borbon [2 escadrons - 262
**? h] ***
Compagnie de Zapadores [60h] (sapeurs)
Détachement du régiment d'infanterie de ligne de Jaén [2 compagnies - 325
** h]
3° bataillon des Gardes Wallons [5 compagnies - 709
** h]
3° ligneRégiment de cavalerie de ligne España [1 escadron - 118
** h] ***
Garrochistas* de Utrera [1 compagnie - 50 h]
Garrochistas* de Jerez [1 compagnie - 40 h]
* sont les éleveurs de taurreaux d'andalousie. Ils sont armés d'une longue pique et n'ont pas d'uniformes. Ce sont des lanciers irréguliers et les 2 sont regroupés en une seule compagnie.2° division - Mariscal de Campo (Division General) Marquis de Coupigny Infanterie
Régiment d’infanterie de ligne Ordenes Militares [? bataillons - 2100 h] ***
Régiment d’infanterie de ligne Fijo de Cueta [? bataillons - 1200] ***
Milice provinciale de Cuenca [1 bataillon - 500h] ***
Milice provinciale de Cuidad Real [1 bataillon - 400h] ***
Milice provinciale de Bujalance [1 bataillon - 400h] ***
Milice provinciale de Trujillo [1 bataillon - 300h] ***
Milice provinciale de Granada [1 bataillon - 400h]
1° milice provinciale voluntarios de Granada [1 bataillon - 450h]
3° milice provinciale Voluntarios de Granada [1 bataillon - 470h]
Milice Voluntarios de Cataluña [? bataillons - 1200h] ***
Cavalerie
2° Cavalerie Voluntarios Granada [? escadrons - 40h]
Régiment de cavalerie de ligne Borbon [? escadrons - 330h] ***
Régiment de cavalerie de ligne España [? escadrons - 120h] ***
Artillerie
Batterie à cheval [4 canons - ? livres - ?h]
Compagnie de zapadores [1 compagnie - 200 h]
Reserves espagnoles : Les renforts espagnols arrivent sur l'arrière de l'armée française sous les ordres de Castanos
3° division - Mariscal de Campo Felix Jones Infanterie
Régiment d’infanterie légère Campo Mayor [1 bataillon - 800h]
Régiment d’infanterie de ligne Cordoba [? bataillons - 1100h]
Régiment d’infanterie légère Valencia [1 bataillon - 350h]
Milice provinciale de Burgos [1 bataillon - 400h]
Milice provinciale de Plasencia [1 bataillon - 400h]
Milice provinciale de Guadix [1 bataillon - 450h]
Milice provinciale de de Sevilla [1 bataillon - 250h]
Milice provinciale de Lorca [1 bataillon - 500h]
Milice provinciale de Alcazar de San Juan [1 bataillon - 400h]
Cavalerie
Régiment de cavalerie de ligne Principe [? escadrons - 250h]
Régiment de dragons Sagunta [? escadrons - 100h]
Régiment de cavalerie de ligne Santiago [? escadrons - 50h]
Régiment de cavalerie de ligne Calatrava [? escadrons - 190h]
4° division - Lieutenant General Manuel de la Pena Infanterie
Compagnie de grenadiers marins [1 compagnie - 50h]
Grenadiers provinciaux [1 bataillon - 900h]
Compagnie de grenadiers Reding Junior (suisse) [? compagnies - 240h]
Régiment d’infanterie de ligne Africa [2° bataillon - 525h]
Régiment d’infanterie de ligne Burgos [? bataillons - 2100h]
Régiment d’infanterie de ligne Zaragosa [? bataillons - 1900h]
Régiment d’infanterie de ligne Murcia [3° bataillon - 400h]
Milice provinciale de Siguenza [1 bataillon - 500h]
Cavalerie
Régiment de dragons Pavia [? escadrons - 400h]
Régiment de lanciers Jerez [? escadrons - 70h]
Artillerie
Batterie d’artillerie à pied [6 canons - différentes tailles - ?h]
Batterie d’artillerie à pied [6 canons - différentes tailles - ?h]
Compagnie de zapadores [1 compagnie - 100 h]
** les effecifs sont déduis
*** indécision de placement
Sources:
Napoleonic Scenarios Battles for Empire Publications, 1991
Les Grandes Batailles de l'Histoire - Baylen 1808 - Socomer Editions
Researching y dragona n°7Liens sur Bailen
- Napoleon series GB
- 1808 1814 E
- ejercito.mde E
PaquitoSan & Patrice
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