Le défilé de la Croix-au-Bois :
Le Colonel Pierre Colomb du 2ème dragons qui commande la position, arrive sur le défilé le 7
septembre 1792. Il met en défense la position et le village avec un escadron de son régiment,
un bataillon du 71ème de ligne et le 2ème bataillon des volontaires de la Meuse. Son dispositif
était de plus complété par 4 pièces de 4.
Dans la matinée du 11 septembre, il indique que la position sera inexpugnable et demande sa
relève par le 4ème bataillon des Ardennes alors à Vouziers et non encore armé. Dumouriez
recevant cet avis, acquiesce et donne les ordres en conséquence. Il fait même renforcer la
relève par 60 gendarmes à cheval. Cependant l’ordre de repli étant arrivé le colonel Colomb
évacue dès le 12 au matin le défilé, laissant un maigre cordon d’une centaine d’hommes. C’est
à ce moment que les troupes de Clerfayt font leur apparition. Dans la nuit, les autrichiens
déplacent les barricades inoccupées, rétablissent les chemins et s’emparent du défilé, du
village, des bois alentours.
L’arrivée inopinée des autrichiens jettent l’effroi chez les français. Dumouriez voit trop tard le
danger et fait marcher le général Chazot à la tête de 8 bataillons et 5 escadrons pour reprendre
le défilé avec l’appui de 12 pièces d’artillerie. Chazot arrive exténué avec ses troupes dans la
journée du 13 septembre 1792 à Vouziers. Il remet bêtement l’attaque au lendemain et ne
semble même pas avoir reconnu le terrain et l’ennemi.
C’est seulement le 14 septembre, à 6 heures du matin qu’il lance une première colonne à
l’attaque du défilé. La colonne de droite commandée par le colonel Leclerc comprend 7
bataillons, celle de gauche le reste du détachement sous les ordres du Lieutenant-colonel Debaunes du 7ème de cavalerie. Le combat commence par l’assaut du château de la Croix-au-
Bois défendu par les chasseurs autrichiens de Le Loup. Une heure après l’attaque, les
autrichiens totalement surpris à leur tour étaient expulsés du défilé. Conscient de l’importance
du lieu, Chazot tente de condamner les routes mais il manque de bras et de hache pour cette
entreprise comme il l’indique lui-même. Sa gêne ne dure pas, car Clerfayt rameute des
renforts, 2 ou 3 bataillons d’infanterie, deux escadrons de cavalerie, de l’artillerie.
Il passe immédiatement à l’attaque avec ces renforts, bien avant que les français soient en
mesure d’avoir fini leur préparatif de défense. La défense fut quasi nulle, et le défilé repris à
10 heures du matin, le même jour. La colonne de droite se mit aussitôt en retraite sous la
protection de deux bataillons et en bon ordre, marchant sur Vouziers. Mais la panique une fois
de plus éclate dans ce mouvement. A Falaise, l’infanterie ayant passé le pont, la cavalerie
prend peur et s’élance au grand galop sur le pont, en entraînant tout sur son passage. Les
ponts sont coupés et Chazot écrit qu’il a devant lui une force de 10 à 12 000 hommes.
Dumouriez se croyant déjà tourné et enveloppé, retraite à son tour dans la nuit du 14
septembre, mais marche heureusement vers le Sud et l’Armée du Centre de Kellermann en
marche pour le rejoindre. Le lendemain toute la division Chazot est en déroute, la route de
Châlons et de Paris est ouverte aux coalisés et l’heure est grave pour la France.