Siège de Lille
Le siège de Lille de 1792 eut lieu du 29 septembre au 8 octobre 1792.
Historique
Après que le 20 avril, l'Assemblée législative, sur une proposition du roi Louis XVI, a déclaré la guerre au "roi de Bohême et de Hongrie", cette expression désignant l'empereur du Saint-Empire et ses états, 13 000 Impériaux, commandés par Albert de Saxe-Teschen mettent le siège devant Lille.
Le 20 septembre 1792, les Prussiens sont arrêtés à la bataille de Valmy.
La place de Lille défendue par le général Ruault, secondé par le capitaine du génie, Marescot. La place est investie, le 23 septembre 1792, par le duc Albert de Saxe-Teschen. La droite des assiégeants était commandée par le général Jean-Pierre de Beaulieu, et la gauche par le général Latour.
Des tranchées furent ouvertes à 900 mètres de la place. Les premières partaient du village des Hellemmes, traversaient la route de Tournay, se prolongeaient derrière Fives, s'étendaient jusqu'au faubourg des Malades, et en faisant face à l'ouvrage à corne de la Noble Tour, elles embrassaient les villages de Roubaix, Lannoy et Tourcoing.
Le 29 septembre 1792, le duc de Saxe-Teschen envoi une sommation à la place indiquant qu'il est disposé à l'épargner la ville contre reddition.
Le général Ruault et André Bonte, maire de Lille, répondent que Lille et ses habitants ont renouvelé leur serment de fidélité à la nation, de vivre libres ou de mourir, et qu'ils ne se rendront pas.
Aussitôt que ces réponses furent parvenues au général ennemi, le bombardement commença le lendemain 30 septembre, et le feu se manifesta aux casernes de Fives, à Saint-Etienne et dans divers quartiers de la ville. Celui de Saint-Sauveur surtout devint le foyer d'un vaste incendie. La femme du duc Albert, Marie-Christine d'Autriche s'empressa de venir trouver son mari et d'assister joyeusement à ce spectacle déchirant. On assure qu'elle pointa elle-même plusieurs mortiers sur la ville.
Les Impériaux entament, de jour comme de nuit, un violent bombardement qui détruit et incendie des maisons du centre ville dont l’église Saint-Étienne.
À bout de munitions et sous la pression des armées révolutionnaires, accourues d'Aire, de Béthune, Saint-Omer et Dunkerque, les Impériaux finissent par lever le siège le 5 octobre après avoir mis la place à feu et à sang.
Plus de deux milles maisons sont détruites ou touchées, le quartier Saint-Sauveur a été ravagé par le feu.
Le 8 octobre 1792, la Convention nationale décréta à cette occasion que « Lille et ses habitants ont bien mérité de la patrie ».
Visible de nos jours
La colonne de la Déesse, sur la Grande place, commémore cette victoire de la ville sur ses assiégeants. Elle fut érigée en 1845.
Il reste aujourd'hui de nombreux boulets de canon fichés dans les murs de la ville. On peut en observer dans les bâtiments avoisinant la Chambre de commerce et d'industrie, mais on retrouve la grande majorité d'entre eux à l'intérieur des habitations où ils furent très prisés en tant qu'éléments décoratifs.
Notes et références
↑ a, b et c (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Greenhill Books, 1998 (ISBN 1-85367-276-9), p. 27
↑ page 33- Le Nord- Octobre 2009
↑ Relation du siège et du bombardement de Valenciennes, en mai, juin et juillet 1793 par A. Texier de La Pommeraye Pièce authentique N°XXVI pages 244-245