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| Argentine 1807 | |
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franckT Maréchal
Nombre de messages : 995 Localisation : evry Date d'inscription : 30/11/2005
| Sujet: Argentine 1807 Jeu 25 Oct - 0:52 | |
| Avec l'entrée en guerre de l'Espagne du côté napoléonien, le Royaume-Uni commença à faire des plans pour améliorer son influence dans les colonies espagnoles. En 1806, après avoir pris la colonie hollandaise du cap de Bonne Espérance, la flotte britannique cingla vers le Río de la Plata, apparemment sur initiative propre. La flotte ne tarda pas à prendre Montevideo, puis se dirigea vers Buenos Aires.
Le vice-roi Rafael de Sobremonte, spéculait que les Britanniques ne se risqueraient pas à se lancer sur la capitale de la vice-royauté, et décida d'affecter la majorité des troupes de la ville à traverser le río de la Plata pour reprendre Montevideo. Lorsqu'on lui annonça le débarquement des Britanniques, il abandonna la ville pour se réfugier à Córdoba, muni des précieuses rentes de la vice-royauté, prêtes à être expédiées en Espagne, avec l'intention d'organiser une armée pour reconquérir sa capitale.
En juin 1806 les Britanniques sous le commandement de William Carr Beresford prirent Buenos Aires, bien reçus par les partisans de l'indépendance. Mais ceux-ci durent vite déchanter en comprenant que les envahisseurs désiraient convertir la région de la Plata en une colonie britannique, et s'unirent à ceux qui voulaient résister. Jacques de Liniers, marin français né à Niort, commandant du port de Ensenada, traversa le fleuve pour la Bande Orientale où il organisa une armée à destination de Buenos Aires. En chemin des milliers de volontaires enthousiastes se joignirent aux troupes. Une bataille de rue s'engagea et les Britanniques, bientôt encerclés dans la citadelle de la ville durent capituler. Revenue dans la cité, l'Audience, tribunal suprême, décida d'assumer le pouvoir civil et de confier la capitainerie générale à Liniers. Prudemment le vice-roi se retira à Montevideo.
En 1807 les Britanniques revinrent envahir le pays, mais cette fois officiellement et avec une puissante armée de 11.000 soldats sous les ordres du général John Whitelocke. Au départ, celui-ci et sa flotte avaient pour mission de s'emparer du Chili et de renforcer les troupes qu'ils croyaient toujours maîtresses de Buenos Aires. Mis au courant de la capitulation de ces dernières, Whitelocke décida de reprendre la cité. Ils reprirent Montevideo, débarquèrent à Buenos Aires et pénétrèrent dans la capitale, confiants dans leur suprématie face à des forces hispano-argentines très inférieures. Mais très vite ils se heurtèrent à une résistance acharnée des habitants qui les arrosaient d'eau et d'huile bouillante et les mirent finalement en déroute. Le général John Whitelocke fut acculé à la capitulation générale, et le Royaume-Uni subit là une défaite particulièrement humiliante.
Suite à cette franche victoire, un jugement destitua Sobremonte de sa charge de vice-roi et l'envoya en Espagne pour y être jugé. Liniers fut alors nommé vice-roi par intérim, décision ratifiée plus tard par le roi.
Les Invasions anglaises sont très importantes dans l'histoire de l'Argentine, car elles sont le prélude à l'indépendance. Elles ont démontré la capacité du peuple à l'autodéfense, grâce à des milices civiles, et révélé que les Argentins étaient désormais en mesure de déterminer seuls leur propre destin.
Les nouvelles de la Révolution française avaient fait germer les idées libérales en Amérique latine. Le pays débuta son processus d'affranchissement de l'Espagne le 25 mai 1810, lors de l'épisode appelé Revolución de Mayo ou Révolution de mai, en s'engageant dans des hostilités contre les Espagnols et leurs partisans (les royalistes) ; mais certaines régions du Río de la Plata, craignant la domination de la riche et puissante Buenos Aires, étaient autant intéressées par leur indépendance face à la capitale que par leur affranchissement de l'Espagne. En 1811, le Paraguay produisit sa propre déclaration d'indépendance.
En 1812, les batailles victorieuses que Manuel Belgrano livra à Tucumán et Salta, assurèrent le succès de l'indépendance. Si bien que José Gervasio Artigas réunit un premier Congrès de l'Indépendance argentine à Arroyo de la China (actuelle Concepción del Uruguay) en mars et avril 1815. Les campagnes militaires conduites par José de San Martín et Simón Bolívar entre 1814 et 1817 augmentèrent les espoirs d'indépendance face à l'Espagne, qui fut finalement proclamée à Tucumán le 9 juillet 1816. Le désordre régnait dans les provinces. En 1820, José de San Martín prépara une armée destinée à libérer le Chili et le Pérou, objectif qui fut brillamment atteint, et en 1822 eut lieu la réunion historique de San Martin avec Simón Bolívar à Guayaquil.
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| | | franckT Maréchal
Nombre de messages : 995 Localisation : evry Date d'inscription : 30/11/2005
| Sujet: Re: Argentine 1807 Jeu 25 Oct - 1:01 | |
| Ces évènements signifiaient l'incorporation de la région dans le tourbillon des guerres napoléoniennes, conflit qui opposait les deux puissances dominantes de l'époque, le Royaume-Uni et la France. L'alliance de l'Espagne et du Premier Empire français donnait aux vastes territoires hispaniques du nouveau monde un rôle stratégique et économique de grande importance pour le Royaume-Uni, qui se trouvait alors en pleine révolution industrielle.
Les envahisseurs occupèrent la ville de Buenos Aires en 1806 et furent vaincus 46 jours plus tard par une armée venue de Montevideo commandée par l'officier français au service du roi d'Espagne Santiago de Liniers. En 1807 une seconde expédition réussit à prendre la place forte de Montevideo et resta dans cette enclave pendant plusieurs mois. Une seconde tentative d'occupation de la capitale de la Vice-royauté du Río de la Plata, cette même année, fut repoussée avec succès par les défenseurs, qui se composaient non seulement des troupes officielles au service de la couronne espagnole mais aussi de nombreuses milices urbaines, groupes de créoles et d'immigrés d'origines diverses qui s'étaient armés et organisés militairement.
La résistance du peuple et sa participation active à la défense et à la reconquête augmenta le pouvoir et la popularité des dirigeants créoles et augmenta l'influence et la ferveur des groupes indépendantistes. Parallèlement, fut mise en évidence l'incapacité de la métropole de défendre ses colonies dans le contexte des conflits internationaux de l'époque. Ces motifs changèrent les invasiones inglesas en un des catalyseurs de la cause émancipatrice en Argentine et dans une grande partie de l'Amérique hispanique.
Au bout du compte, l'Empire espagnol conserva la possession de la Vice-royauté du Río de la Plata grâce à l'action de ces groupes de milices volontaires urbaines, et le Royaume-Uni subit une humiliante défaite.
La volonté du peuple joua un rôle sans précédent dans la destitution d'un vice-roi jugé incompétent et dans la désignation de son successeur.
La Révolution de Mai de 1810, éclipsera l'importance des invasions britanniques. La culture populaire argentine se souviendra seulement de l'eau et de l'huile bouillante déversées sur les troupes de l'envahisseur. Cependant ce fut lors du cabildo ouvert du 10 février 1807 que pour la première fois prévalut la volonté du peuple américain créole sur les intérêts du colonisateur espagnol, lors de la destitution du représentant suprême du roi.
Pour bien comprendre ces évènements, il est nécessaire de les situer dans le contexte historique auquel ils appartiennent, car ils sont directement liés au choc des intérêts entre le Royaume-Uni, l'Espagne, le Portugal, la France et plus tard les États-Unis, dans une période s'étendant depuis la fondation de Colonia del Sacramento par les Portugais, jusqu'à la reconnaissance par le Royaume-Uni de l'indépendance de Buenos Aires, lors de la signature d'un traité de paix et de commerce en 1824, après la déclaration de la Doctrine Monroe. Ces traités n'éviteront cependant pas l'invasion britannique des Îles Malouines en 1833.
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| | | franckT Maréchal
Nombre de messages : 995 Localisation : evry Date d'inscription : 30/11/2005
| Sujet: 1e invasion Jeu 25 Oct - 1:07 | |
| Vers la fin de 1805 la possibilité d'une invasion britannique agitait déjà Buenos Aires. Cette capitale sud-américaine, avec ses 45 000 habitants, était l'un des ports les plus prospères du Nouveau Monde (New York, la ville la plus grande d'Amérique anglo-saxonne, comptait 85 000 habitants). Le vice-roi Rafael de Sobremonte avait demandé des renforts militaires à l'Espagne à plusieurs reprises. Cependant la seule réponse qu'il obtint furent quelques canons et la suggestion d'armer le peuple pour la défense. Mais le vice-roi comprenait que donner des armes aux criollos (créoles), dont beaucoup étaient influencés par les idées révolutionnaires, était une stratégie dangereuse pour les intérêts de la couronne.
Sobremonte reçut bientôt des informations au sujet d'une flotte britannique qui s'était approvisionnée à Bahía au Brésil, au mois de décembre 1805. Suivant les ordres stipulés par le roi, il organisa les quelques troupes qu'il avait pour la défense du port stratégique de Montevideo, lequel avait un tirant d'eau suffisant pour permettre l'entrée de bateaux de guerre, ce qui en faisait la place militaire la plus importante sur le Río de la Plata. Le marin français Santiago de Liniers, au service de la couronne espagnole, reçut l'ordre d'armer une flotte pour protéger les côtes et assurer la libre navigation entre Montevideo et Buenos Aires, et fut désigné commandant du port de Ensenada de Barragán, à 70 km au sud-est de Buenos Aires (actuellement port de La Plata). Liniers avait été envoyé à Buenos Aires en 1788 en tant que Capitaine de Port. Son frère, le Marquis de Liniers, était un riche commerçant français de Buenos Aires[2].
Le 19 janvier 1806, le général Sir David Baird s'en alla prendre au profit de la couronne britannique la colonie hollandaise du Cap de Bonne-Espérance avec la flotte qui avait alarmé le vice-roi Sobremonte un peu plus tôt. En ces jours, Napoléon triomphait dans les batailles d'Iéna et d'Auerstaedt, ce qui consolidait la France dans son hégémonie en Europe.
Le fameux commodore britannique Popham avait des contacts avec des commerçants établis à Buenos Aires, et parmi eux un certain William White, à qui il devait une importante somme d'argent. Le 28 mars le bateau négrier Elizabeth arrivait au Cap, porteur d'un message de White où il indiquait qu'un trésor de plus d'un million de pesos se trouvait à Buenos Aires, en provenance de Potosí, prêt à être envoyé en Espagne, avec lequel Popham pourrait payer sa dette. Le commodore essaya de persuader Baird de lui donner son appui pour prendre le Río de la Plata, faisant valoir un tas d'arguments et l'assurant qu'il aurait l'appui de la population locale, mais le général renacla.
Baird se trouvait dans une position difficile, car cette mission n'avait pas été approuvée officiellement. D'un côté, les gouverneurs de colonies éloignées avaient le pouvoir de décider d'actions militaires d'urgence. D'autre part, la loi britannique établissait des pourcentages des butins de guerre qui étaient donnés aux participants aux prises. En particulier, les militaires de haut rang pouvaient recevoir d'importantes sommes. De plus si l'expédition partait sans l'aide de Baird et échouait, Popham pourrait accuser Baird devant un tribunal de guerre.
Le 14 avril 1806, la flotte britannique entama la traversée de l'Atlantique, en direction du Río de la Plata. Baird nomma général le colonel William Carr Beresford pour qu'il dirige l'attaque contre Buenos Aires. A Sainte Hélène, Popham obtint du gouverneur le renfort de 280 soldats pour sa mission, et envoya une lettre à Londres, faisant connaître les motifs pour lesquels il se dirigeait vers l'Amérique du Sud et basa ses arguments sur le mémorandum Miranda-Popham de 1804 (voir plus haut). Popham ne savait pas que Pitt était mort récemment et qu'à sa place se trouvait depuis février William Wyndham Grenville, du parti opposé Whig.
La flotte arriva en vue de Montevideo le 8 juin. Le 24 juin Beresford était sur le point de débarquer à Ensenada, réalisant des manœuvres face à Punta Lara et ouvrant le feu contre les fortifications espagnoles.
Le 25 juin une force de 1.600 hommes sous le commandement de Beresford débarqua sur les rivages de Quilmes. Parmi eux le Régiment écossais 71, l'un des meilleurs de l'armée britannique. Elle avança pratiquement sans opposition vers le río Riachuelo tout près de la capitale. Le 27 juin les autorités vice-royales acceptèrent l'ultimatum de Beresford et livrèrent Buenos Aires aux envahisseurs. Le soir même les troupes britanniques défilèrent sur la Plaza Mayor (l'actuelle Plaza de Mayo) et hissèrent les couleurs du Royaume-Uni. Elles flottèrent pendant 46 jours.
Manuel Belgrano, secrétaire du Consulado de Buenos Aires et Capitán Honorario de Milicias Urbanas préféra se retirer "quasi fugitif", selon ses propres mots, dans la bande Orientale du Río de la Plata. Les autres membres du Consulado jurèrent obéissance à la domination britannique.
Le vice-roi Rafael de Sobremonte abandonna sa capitale et s'enfuit en province de Córdoba, muni du précieux argent de Potosí, de son or personnel et de 1.200 hommes. Beresford exigea la livraison du trésor de l'état et avertit les commerçants de la ville que, dans le cas contraire, ils payeraient eux-mêmes la somme, de leurs propres deniers. Ceux-ci n'en doutèrent pas un instant et se mirent à la poursuite du malheureux vice-roi qui fut intercepté dans sa fuite aux environs de la ville de Luján, et l'obligèrent à livrer le trésor qui fut remis aux Britanniques. Le 14 juillet Sobremonte fit une déclaration à Córdoba, la capitale provisoire de la vice-royauté. Il pria instamment de désobéir à tous les ordres provenant de Buenos Aires, tant que durerait l'occupation.
Les porteños (habitants de Buenos Aires) étaient en général mécontents de la métropole, et de ce fait, en un premier temps, les britanniques furent reçus cordialement. Cependant les groupes partisans de l'indépendance eurent vite fait de découvrir la menace de la soi-disant aide britannique à l' émancipation. L'occupation était l'excuse parfaite pour établir la domination que le Royaume-Uni briguait sur la région. Une des premières mesures que prit Beresford fut de décréter la liberté de commerce et la réduction des droits. Suite aux soupçons de ce que les occupants essayaient de convertir la Plata en une colonie britannique, ils s'unirent aux groupes royalistes pro-espagnols (appelés realistas) qui préparaient une rébellion.
Reconstruction du Cabildo (1940), qui domine la Plaza de Mayo comme le faisait l'édifice original, qui comptait six arcades latérales supplémentaires.Devant l'immobilité des autorités vice-royales, les habitants de la ville, créoles et espagnols ensemble, commencèrent à s'armer pour se défendre de leurs propres mains. Différents groupes clandestins s'organisèrent, qui projetaient d'attaquer le fort, résidence temporaire de Beresford, avec des explosifs bricolés. Ces mouvements (dont ceux des Patricios, Arribeños, Blandengues, Húsares, Montañeses, Patriotas de la Unión, Migueletes, Granaderos Provinciales, Pardos et Morenos) eurent l'appui des magnats monopolistes (c’est-à-dire ceux qui bénéficiaient du monopole commercial de la capitale), et parmi eux Martín de Álzaga. Ces gros commerçants subissaient de sérieux préjudices du fait du libre commerce décrété par le représentant de George III (et qui fut approuvé par ce souverain alors même que les Britanniques ne gouvernaient déjà plus sur le Río de la Plata). Mais avant que les rebelles porteños ne puissent mener leur plan à bien, Liniers et sa troupe arrivèrent à Buenos Aires.
Pendant ce temps, les caciques indiens des peuples Pampa et Tehuelche se présentèrent à Córdoba devant le vice-roi Rafael de Sobremonte pour offrir jusqu'à 20.000 hommes pour la reconquête de la capitale. Et bien que leur offre ait été refusée, la collaboration des Indiens permit d'utiliser les corps frontaliers pour la contre-attaque.
Liniers abandonna sa position à Ensenada et traversa le Río de la Plata pour organiser les troupes en vue de la reconquête. Depuis Montevideo, et avec l'aide de Ruiz Huidobro, gouverneur de la rive orientale, le Français organisa une armée qui partit vers Buenos Aires pour reprendre la capitale. Avançant depuis la ville de Tigre au bord du Paraná, des milliers d'hommes enthousiastes se joignirent à cette armée.
Le 1er août, un groupe de combattants cachés par Álzaga dans une propriété des environs du centre urbain, et dirigé par le créole d'ascendance française Juan Martín de Pueyrredón, fut mis en déroute par une force britannique de 550 hommes.
Juan Martín de Pueyrredón, commandant du premier escadron de Hussards, sera désigné plus tard Directeur suprême des Provinces-Unies du Río de la Plata.
Le 12 août, Liniers avança sur la ville déchaînant une bataille rangée en différentes rues de Buenos Aires, jusqu'à encercler les britanniques dans le fort de la ville. Le 20 août, Beresford signa la capitulation, où l'échange mutuel de prisonniers entre les deux camps était prévu. Mais craignant une seconde attaque, le Cabildo (conseil communal) fit pression pour que les prisonniers britanniques soient envoyés à l'intérieur du pays, annulant ainsi les termes de la reddition.
Une fois la cité reprise, l'Audience royale de Buenos Aires assuma le gouvernement civil et décida de donner la Capitainerie générale à Liniers. De plus la couronne espagnole ajouta le titre de "La muy fiel y reconquistadora" (la plus fidèle et reconquérante) à la ville de Montevideo et dans son blason on ajouta des drapeaux britanniques chutés et étendus, indiquant ainsi la déroute des Britanniques face à Montevideo.
Au total le plan de Francisco de Miranda s'était avéré inconsistant et ses affirmations comme quoi les Britanniques seraient reçus à bras ouvert par les populations sud-américaines étaient totalement erronées, comme c'est généralement le cas pour les fables racontées par les émigrés politiques, qui en arrivent souvent à prendre leurs rêves pour des réalités. Et le mémorandum "Miranda-Popham" fut prestement oublié.
Popham, responsable du désastre par sa désobéissance motivée par la cupidité, fut jugé par une cour martiale britannique pour avoir abandonné sa mission au Cap de Bonne Espérance. Cependant la ville de Londres lui octroya bientôt une épée d'honneur pour ses efforts en vue d' "ouvrir de nouveaux marchés", et ainsi la sentence n'arriva jamais à l'affecter.
Après la capitulation de Beresford et face à la possibilité d'une nouvelle invasion, Liniers émit une première proclamation, sur la création de divers corps urbains, et un second ordre, convoquant les milices urbaines, demandant instamment au peuple de s'organiser en corps séparés selon leur origine. Pratiquement chaque citoyen devint un milicien. Ces nouvelles milices s'organisèrent en différents corps et régiments. Le Commandant Général des Armes réussit à regrouper ainsi une importante force populaire, à laquelle s'ajoutaient les troupes vice-royales, moins nombreuses, le tout formant une armée d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie.
En juillet 1806, l'amiral Charles Stirling, qui avait participé à la Bataille du Cap Finisterre (en Galice), fut désigné commandant du vaisseau HMS Sampson avec ordre de transporter les troupes du général Samuel Auchmuty à Buenos Aires pour apporter soutien à Popham. Le 22 septembre, le gouvernement britannique décida pour la première fois la conquête de Montevideo et de Buenos Aires. Quelques jours plus tard arrivait à Londres le butin obtenu durant la première invasion, qui fut transporté en charrettes à travers la ville.
Pendant ce temps, Popham maraudait le long des côtes du Río de la Plata en attendant des renforts. Finalement au mois d'octobre, les 1.400 hommes du 47e régiment d'infanterie, provenant du Cap de Bonne Espérance arrivèrent, sous le commandement du lieutenant-colonel Backhome. Après un léger bombardement de Montevideo, Popham décida d'attaquer Maldonado. Cette localité possédait quelques faibles fortifications et comptait une garnison de plus ou moins 250 hommes, destinés à la surveillance de ce qui était alors la frontière entre les domaines espagnols et portugais. Le 29 octobre, les britanniques débarquèrent à Maldonado et dans la petite île Gorriti et au bout de 3 jours prirent le contrôle des deux enclaves. Les soldats espagnols qui résistèrent à cette attaque furent saisis et enfermés dans l'Isla de Lobos. Entre-temps, les soldats britanniques mirent Maldonado à sac et se saisirent de ses habitants. Le colonel Vasall fut nommé gouverneur, libéra la population captive et rendit aux gens quelques uns des objets dérobés durant le sac initial. Les troupes britanniques eurent à affronter à plusieurs reprises les forces envoyées depuis la capitale de la bande Orientale: Montevideo.
Le 5 janvier 1807, Auchmuty arriva dans le Río de la Plata avec un corps expéditionnaire officiel de 4.300 hommes.
Pendant ce temps, Rafael de Sobremonte était arrivé à Montevideo avec une force de cavalerie de 2.500 Cordobèses (habitants de Córdoba argentine) liderées pour Juan Bautista Bustos. Mais le Cabildo (conseil communal) de la ville empêcha l'entrée du vice-roi contesté et remit la défense de la cité entre les mains du gouverneur Ruiz Huidobro. Le 14 janvier une escadre britannique de 100 bateaux remplis de marchandises britanniques se présentait face à Montevideo. Elle comptait aussi 6.000 hommes sous le commandement du vice-amiral Stirling (qui venait remplacer Popham). Le 16 janvier, Auchmuty débarqua à 10 kilomètres de Montevideo, tout près de l'endroit où la force de Sobremonte s'était postée. Après avoir demandé du renfort à la ville, Sobremonte une fois de plus abandonna la bataille.
Ruiz Huidobro comptait une garnison de seulement 3.000 hommes qui résistèrent à l'attaque de manière désorganisée, tandis que le gouverneur sollicitait l'aide de Buenos Aires. Le 2 février, les Britanniques réussirent à ouvrir une brêche au travers du portón de San Juan, l'une des deux portes d'accès à la cité. À partir de ce moment, la population de Montevideo participa activement à la défense de la place, et il y eut de nombreuses pertes. Finalement le 3 février, l'action conjointe de l'infanterie et de la marine britannique réussit à occuper la ville. Jacques de Liniers avait décidé de traverser le río avec quelque 3.000 miliciens pour secourir la ville, mais il était déjà trop tard, et il dut retourner à Buenos Aires.
Dans Montevideo conquise, Auchmuty ordonna la création du périodique The Southern Star ou La Estrella del Sud pour que l'on distribue la bonne parole britannique dans la ville, mais aussi à Buenos Aires. En effet, outre des avis, le périodique contenait une série d'articles de propagande en faveur de l'occupation.
Craignant que les forces espagnoles n'arrivent à Montevideo via Colonia del Sacramento, Auchmuty chargea le colonel Denis Pack de s'emparer de cette localité fortifiée, peuplée alors de 2.800 habitants. Pack occupa la place, pratiquement sans opposition au mois de mars. Ayant eu connaissance de ces faits, Liniers envoya le colonel Francisco Javier de Elío, récemment arrivé d'Espagne récupérer Colonia. Elío prit les forces de Pack par surprise le 22 avril, mais l'attaque fut repoussée et la flotte d'Elío se retira et installa son campement près de l'embouchure de la rivière San Pedro. Pack demanda des renforts à Montevideo et attaqua le campement d'Elío le 7 juin. Les espagnols perdirent 120 hommes et la majorité d'entre eux se dispersèrent. Elío se vit forcé de retourner à Buenos Aires.
Durant les mois d'occupation, malgré les efforts du Consulado, les marchandises britanniques commencèrent à arriver librement par contrebande depuis Montevideo. Les marchandises arrivaient à Buenos Aires via Quilmes et Ensenada (voir carte). Elles se retrouvaient aussi à Santa Fe par le Río Paraná et de là dans toute la vice-royauté. Par terre et par mer les produits britanniques arrivaient aussi au Brésil. L'Audiencia tenta d'intimider les contrebandiers en prévoyant de lourdes peines, qui ne furent jamais appliquées. Les commerçants de Montevideo, ravis de concurrencer les monopolistes de Buenos Aires demandèrent même au vice-roi Sobremonte de ne pas assiéger la ville afin de favoriser les échanges commerciaux...
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| | | franckT Maréchal
Nombre de messages : 995 Localisation : evry Date d'inscription : 30/11/2005
| Sujet: 2e invasion Jeu 25 Oct - 1:10 | |
| Pendant ce temps là, à Buenos Aires, la nouvelle de la prise de Montevideo par les troupes britanniques nombreuses et disciplinées était arrivée le 5 février 1807. Connaissant le comportement du vice-roi Sobremonte, les protestations publiques s'élevèrent vivement, ainsi que des graffitis à l'encontre du représentant de la Couronne espagnole. Et la fuite du vice-roi à la mi-janvier, aux abords de Montevideo, face à Auchmuty, ne fit qu'aggraver les choses. Le 10 février, le Cabildo de la ville réuni en Junta de Guerra (junte de guerre) fit pression sur la Real Audiencia, tribunal suprême de la vice-royauté et décréta, fait sans précédent, la destitution de Sobremonte, sa détention, et la désignation de Jacques de Liniers à sa place. Les autorités espagnoles comprirent que ce qui se passait à Buenos Aires pouvait servir d'exemple pour toutes les vice-royautés espagnoles d'Amérique. Pour éviter que se propage le fait que par la volonté du peuple on avait destitué un vice-roi, l'Audiencia garda prudemment les faits à l'intérieur du domaine juridique colonial, communiquant que Sobremonte avait renoncé à sa charge pour des raisons de santé.
En même temps, la Junte ordonna l'envoi de Beresford (prisonnier à Luján) à Catamarca, vu que ce dernier gardait des contacts avec des groupes créoles indépendantistes restés malgré tout pro-britannique. Mais les officiers qui escortaient Beresford furent interceptés dans les environs d'Arrecifes par un groupe de ces créoles, entre autres Saturnino Rodriguez Peña et Manuel Aniceto Padilla. Les créoles cachèrent le général britannique jusqu'à ce qu'il fut clandestinement embarqué dans le port de Buenos Aires sur le navire HMS Charwell, envoyé depuis Montevideo pour transmettre des messages aux autorités de la ville et de la vice-royauté. L'objectif de cette mission était de négocier la reddition de Buenos Aires pour éviter une bataille sanglante. Mais aucun accord ne fut bien sûr conclu. Beresford se retrouva libre à Montevideo, et faute d'accord de reddition, refusa l'offre de commander l'expédition de prise de la capitale. Il s'embarqua donc vers Londres. Cette année même, il occupa l'île de Madère et devint son gouverneur. Plus tard, il jouera un rôle important dans la Guerre d'indépendance espagnole.
Dans les premiers jours du mois de mars 1807, le HMS Thisbe partit de Grande-Bretagne vers Montevideo avec à son bord le lieutenant général John Whitelocke, nommé commandant des forces britanniques dans le Río de la Plata, avec l'ordre du gouvernement britannique (dirigé par William Wyndham Grenville, puis dès le 30 mars par le duc de Portland) de prendre Buenos Aires. Whitelocke arriva à Montevideo le 10 mai et prit le commandement général. Peu de temps après, la flotte sous le commandement du général Robert Craufurd arriva depuis la ville du Cap avec 5.000 hommes. Le 17 juin l'armée de Whitelocke, immense pour l'époque, composée de quelque 11.000 hommes, partit en direction de Colonia. Le 28 juin, les Britanniques débarquèrent à Ensenada (près de la ville actuelle de La Plata) et, après avoir écrasé une petite force locale très inférieure en nombre, commencèrent le siège de la capitale le 4 juillet. Pendant ce temps, la décision de la cour espagnole déclarant Ruiz Huidobro vice-roi par intérim était parvenue dans la vice-royauté. Mais le dit gouverneur de Montevideo, prisonnier des Britanniques, avait été embarqué pour Londres après la chute de Montevideo. De ce fait, Liniers, étant le militaire de plus haut rang présent sur place fut nommé vice-roi de la Plata par l'Audiencia.
L'armée britannique franchit avec difficultés les 50 kilomètres qui séparaient le lieu de débarquement et la capitale. L'armée du tout nouveau vice-roi intercepta l'avant-garde de l'ennemi près de Miserere, mais le groupe aux ordres de Craufurd réussit à diviser et à faire reculer les hommes de Liniers. À la tombée de la nuit, le combat cessa et beaucoup de miliciens purent rentrer chez eux.
De son côté, le maire (alcalde) de Buenos Aires, Martín de Álzaga ordonna de dresser des barricades, de creuser des trappes et des tranchées dans les différentes rues de la ville par lesquelles l'ennemi pourrait pénétrer. Le matin du 5 juillet, la totalité de l'armée britannique se regroupa à Miserere. Confiant dans la supériorité de son armée, Whitelocke donna l'ordre de pénétrer dans la cité en 12 colonnes qui se dirigeraient séparément vers le fort de la ville et vers Retiro par des rues différentes. Mais les envahisseurs s'affrontaient à un Buenos Aires très différent de celui auquel Beresford s'était heurté. Selon la tradition populaire, les habitants lançaient force pierres et versaient quantité d'huile et d'eau bouillante sur les têtes des envahisseurs. De plus Liniers avait réussi à réunir une armée de 9.000 miliciens, postés en différents points de la ville. L'avance des colonnes se vit sévèrement entravée par les défenses telles les barricades dressées et les tranchées creusées, par le feu permanent depuis l'intérieur des maisons, la désinformation organisée parmi les officiers britanniques. John Whitelocke vit combien ses hommes étaient attaqués avec violence à chaque coin de rue. Grâce à la guérilla urbaine, les habitants de Buenos Aires surpassèrent la discipline des troupes britanniques. Après une lutte sanglante, Whitelocke avait perdu plus de la moitié de ses hommes, tués, blessés et prisonniers.
Le 6 juillet à la mi-journée, dès lors que la plupart des colonnes britanniques étaient écrasées et que les troupes britanniques se trouvaient encerclées, Liniers demanda la reddition. Craufurd, retranché dans l'église de Santo Domingo, rejeta l'offre et la lutte continua jusqu'après trois heures de l'après-midi. Whitelocke reçut les conditions de la capitulation vers dix-huit heures le même jour. Le 7 juillet on communiqua l'acceptation de la capitulation proposée par Liniers et qu'à la demande du maire Álzaga, il était donné deux mois aux Britanniques pour abandonner Montevideo. Les troupes britanniques se retirèrent définitivement de Buenos Aires et abandonnèrent la bande Orientale (Uruguay actuel) dès le 9 septembre.
Napoléon Bonaparte disait qu' un grand désastre désigne toujours un grand coupable. De retour au Royaume-Uni, une cour martiale reconnut Whitelocke coupable de toutes les charges sauf une, et fut démis de ses fonctions. Il fut déclaré incapable de servir la Couronne britannique. Un des facteurs déterminants pour cette décision, fut le fait que le malheureux général avait accepté la dévolution de Montevideo dans les termes de la reddition. La simple justice nous oblige à dire que Whitelocke n'avait fait qu'obéir aux ordres, que suite à la défaite sanglante de Buenos Aires, Montevideo était condamnée et qu'il importait de préserver la vie de ses soldats, et qu'enfin les seuls responsables du désastre se trouvaient à Londres au sein des politiciens qui l'avaient envoyé au bout du monde pour une impossible mission.
À ce jour, les corps des soldats tombés durant les invasions britanniques de Buenos Aires n'ont pas encore été retrouvés.
L'Empire espagnol conserva la possession de la Vice-royauté du Río de la Plata grâce à l'action de groupes de milices volontaires urbaines. La volonté du peuple joua un rôle sans précédent dans la destitution d'un vice-roi et dans la nomination de son successeur. La résistance du peuple et sa participation active dans la défense et la reconquête de la capitale, avec la mise en évidence de l'incapacité de la métropole de défendre ses colonies, transforma ces évènements en prélude à l'indépendance des territoires sud-américains sous domination espagnole.
Pour être juste, il faut essayer de comprendre la position du vice-roi Rafael de Sobremonte, dont le souvenir est resté d'un fonctionnaire inepte et couard. Le vice-roi était au courant de l'existence de groupes indépendantistes à Buenos Aires. Il était aussi conscient de la vulnérabilité du Río de la Plata, car en de nombreuses occasions il avait sollicité des renforts de l'Espagne. D'un autre côté, il comprenait qu'armer le peuple pour la défense impliquait la livraison du pouvoir aux créoles[4]. La fuite à la ville argentine de Córdoba avec le trésor, peut être considérée comme une stratégie appropriée, vu que c'était bien ce trésor que Popham était venu chercher. Mais à cause de la pression des représentants du Cabildo, en leur majorité riches commerçants, Sobremonte se vit forcé de livrer les fonds publics à Beresford[5]. De retour en Espagne, le marquis comparut devant une cour martiale tenue à Cadix en 1813 qui l'innocenta de toutes les charges retenues contre lui. En outre, il reçut le paiement de ses soldes en retard et fut promu maréchal et nommé conseiller des Indes[6].
Quant au Royaume-Uni, guérie de ses ambitions coloniales sud-américaines, malgré le lourd échec militaire de l'invasion, elle atteignit progressivement, au fil du temps, un des objectifs principaux de ces expéditions : l'influence commerciale sur la région.
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| | | franckT Maréchal
Nombre de messages : 995 Localisation : evry Date d'inscription : 30/11/2005
| Sujet: Re: Argentine 1807 Lun 25 Fév - 8:17 | |
| The British invasions of the Río de la Plata were a series of unsuccessful British attempts to seize control of the Spanish colonies located around the La Plata Basin in South America (today part of Argentina and Uruguay). The invasions took place between 1806 and 1807, as part of the Napoleonic Wars, when Spain was an ally of France.
The invasions occurred in two phases. A detachment from the British army occupied Buenos Aires for 46 days in 1806 before being expelled. In 1807, a second force stormed and occupied Montevideo, remaining for several months, and a third force made a second attempt to take Buenos Aires. After several days of street-fighting against the local militia and Spanish colonial army, in which half of the British forces were killed or wounded, the British were forced to withdraw.
The social effects of the invasions are among the causes of the May Revolution. The criollos, who had so far been denied important positions, could get political strength in military roles. The successful resistance with little help from the peninsula fostered the desire of self-determination. An open cabildo and the Royal Audience of Buenos Aires deposed the viceroy Rafael de Sobremonte and designated instead the popular hero Santiago de Liniers, which was a complete unprecedented action: before that, the viceroy was only subject of the King of Spain himself, and no Spanish American had authority over him.
Contents
1 Background 1.1 British interest in the region 2 First invasion 3 Second invasion 3.1 Battle of Montevideo 3.2 2nd Battle of Buenos Aires 4 Towards independence 5 Bibliography 6 References 7 External links
Background
Pedro de Mendoza founded the Ciudad de Nuestra Señora del Buen Ayre (Our Lady of the Fair Winds) on 2 February 1536 as a Spanish settlement. The site was abandoned in 1541, but re-established in 1580 by Juan de Garay with the name Ciudad de la Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre, and the city became one of the largest in the Americas. A Portuguese colony was founded nearby at Colonia del Sacramento in 1680. To deter Portuguese expansion, the Spanish founded Montevideo in 1726, and Colonia was finally ceded to Spain under the Treaty of San Ildefonso in 1777, one year after the creation of the Spanish Viceroyalty of the Río de la Plata, the forerunner of modern Argentina.
The South Sea Company was granted trading concessions in South America in the time of Queen Anne, under the Treaty of Utrecht. The British had long harboured ambitions in South America, considering the estuary of the Río de la Plata as the most favourable location for a British colony.
The Napoleonic Wars played a key role in the Rio de la Plata conflict and since the beginning of the conquest of the Americas, England had been interested in the riches of the region. The Peace of Basel in 1795 ended the war between Spain and France. In 1796, by the Second Treaty of San Ildefonso, Spain joined France in its war with Britain, thus giving Britain cause for military action against Spanish colonies. Britain judged it the right moment after the defeat of the Franco-Spanish fleet at the Battle of Trafalgar. This battle forced Spain to reduce to a minimum its naval communications with its American colonies. Historically, Buenos Aires had been relatively neglected by Spain, which sent most of its ships to the more economically important city of Lima. The last time when a significant Spanish military force had arrived in Buenos Aires was in 1784.[2] British interest in the region
There were six Anglo-Spanish Wars from 1702 to 1783, most of which lasted for several years and Britain had long harboured interests in taking control of the region from the Spanish before the invasions.
Back in 1711, John Pullen stated that the Río de la Plata was the best place in the world for making a British colony. His proposal included Santa Fe and Asunción, and would have generated an agricultural area with Buenos Aires as the main port. Admiral Vernon also declared the benefit of opening markets in those areas in 1741. By 1780 the British government approved a project of colonel William Fullarton to take the Americas with attacks from both the Atlantic (from Europe) and the Pacific (from India). This project was cancelled.[7]
Nicholas Vansittart made a new proposal in 1796: the plan was to take Buenos Aires, then move to Chile and attack from there the Spanish stronghold of El Callao in Peru. This proposal was canceled the following year, but was improved by Thomas Maitland in 1800 as the Maitland Plan. The new plan was to seize control of Buenos Aires with 4,000 soldiers and 1,500 cavalry, move to Mendoza, and prepare a military expedition to cross the Andes and conquer Chile. From there, the British would move from sea to seize Perú and then Quito.[8]
All these proposals were discussed in 1804 by William Pitt, Lord Henry Melville and Sir Home Riggs Popham. Popham did not believe a complete military occupation of South America was practical but argued for taking control of key locations to allow the main objective, to open new markets for the British economy. Although there was consensus for weakening Spanish control over its South American colonies, there was no agreement as to the system and the moment to take such action. For instance, it was not even agreed whether the cities be turned into British colonies after their capture or just be made into British proctectorates.[9]
First invasion
In 1805 Popham received orders to escort the David Baird-led expedition against the Dutch colony of the Cape of Good Hope, which was allied with Napoleon. With nearly 6,300 men they took it in January 1806. Popham received new orders from the admiralty to patrol the east coast of South America, from Rio de Janeiro to the Río de la Plata, in order to detect any attempt to counter attack the Cape. However, Popham had the idea of taking the Río de la Plata with a military action similar to the one made at the Cape. His agent William White had him informed about the local politics of the city, such as the discontent among some groups about the restrictive regulations enforced by Spain about international commerce. Popham manifested Baird his will to take the zone, with or without his help. Baird gave him the 71st Regiment of Infantry, artillery and 1,000 men to attempt the invasion. Baird promoted William Carr Beresford to general and designated him vicegobernor of the zone if it was taken. The expedition got reinforcements of 1,500 men and 36 officials at Saint Helena.[10]
The Spanish Viceroy, Marquis Rafael de Sobremonte, had asked the Spanish Crown for reinforcements many times, but only received a shipment of several thousand muskets and instructions to form a militia. Buenos Aires was then a large settlement housing approximately 45,000, but the Viceroy was reluctant to give weapons to the Creole population. The best troops had been dispatched to the Upper Peru and to guard the frontiers with the natives, and when Sobremonte learned of the British presence in the area he dispatched the remaining troops to Montevideo, considering that the attack would be in that city. Thus, the British found Buenos Aires almost defenseless.
The British took Quilmes, near Buenos Aires, on 25 June 1806, and reached and occupied Buenos Aires on 27 June. The Viceroy fled to Córdoba with the city's treasury, but lost it to British forces during his escape. Although his action was in line with a law enacted by former Viceroy Pedro de Cevallos, which required the treasury to be kept safe in case of a foreign attack, he was seen as a coward by the population because of it.[11]
The wealthy members of society were pleased with the British arrival.[12] All politicians swore loyalty to them, such as the members of the Cabildo or the Consulates, with the exception of Manuel Belgrano, who fled to the Banda Oriental. Religious leaders swore loyalty as well, after securing the promise that the catholic religion would be respected. The Real Audience ended its activities. The rich people included the British among their celebrations, and those promised that their slaves wouldn't be emancipated. However, the bulk of the population did not like the new situation and rejected both the British and the Spanish authorities that had surrendered to them. Merchants were also displeased by the repeal of the Spanish monopoly of commerce and the opening to free trade, as it harmed their interests; one of their leaders was Martín de Álzaga. Finally, a group of logists led by Juan José Castelli had been told years ago by James Florence Burke (who was actually a spy) about a proposal from Francisco de Miranda to emancipate the Spanish colonies under British protection. Castelli arranged an interview with Beresford to clarify whenever the British had the intention to follow the mentioned plan; when Beresford refused, they joined the resistance.
De Álzaga organized the digging of a secret tunnel to the fort, where the British were located, with the purpose of filling it with explosives and attacking the invaders by surprise. Juan Martín de Pueyrredón organized a militia near the city, but was discovered before being ready, and his troops were defeated. Santiago de Liniers, who was assigned to guard a nearby coast defense, got into the city and weighted the situation. He convinced Álzaga to hold on his plan, and moved to Montevideo. The governor Ruiz Huidobro gave him command of 550 veterans and 400 soldiers to return to Buenos Aires and attempt the re-conquest. Sobremonte was doing the same in Córdoba, but Liniers got to Buenos Aires first.
On 4 August 1806, Liniers landed at Las Conchas, north of Buenos Aires, and advanced with a mixed force of Buenos Aires line troops and Montevideo Militia toward the city. On 10 August he took control of the strategic points of Miserere and El Retiro, holding the north and west entries to the city. Beresford finally surrendered on 14 August. An open cabildo decided afterwards to depose Sobremonte from having military authority, and giving instead such authority to the victorious Liniers. As pointed, Sobremonte's departure at the beginning of the war made him highly unpopular among the peoples of Buenos Aires. Sobremonte would not return to Buenos Aires, and move to Montevideo instead. The open cabildo decided as well to prepare the city against the possibility of a British counter-attack.
Foreseeing the possibility of a second invasion, militias were formed by the Spanish and criollos, such as the Patricios,[13] Arribeños, Húsares (of Pueyrredón), Pardos and Morenos. The creation of such local forces created concern within the Spanish elite, fearful of an attempt of secession from the Spanish Crown.
On this first invasion, the 71st Regiment of Foot lost both of its Regimental Colours during the combat, which are currently held in Argentina. On the second invasion, there was a frustrated attempt to recover both flags. They were retaken by the Buenos Aires militia and returned to the Santo Domingo convent. Another two banners from the British Royal Navy are also held in the convent.
Second invasion
On 3 February 1807 Montevideo, defended by approximately 5,000 men, was besieged at 2:00am by a 6,000 strong British force in a joint military and naval operation under General Sir Samuel Auchmuty and a naval squadron under Admiral Sir Charles Stirling. Reinforcements for the defenders came en route from Buenos Aires, so that the rapid success of the operation was essential.
Swiftly breached, the city was then assaulted by the 40th regiment and the elite 95th (Rifle) regiment. Once inside the walls, the British met heavy resistance as the Spanish fought to halt their advance, but they gradually spread out and forced back the defenders. On the other side of the city a second assault was launched, spearheaded by the 87th Regiment of Foot taking the Spanish defenders in the rear. The Spanish Governor Ruiz Huidobro accepted Auchmuty's demand of unconditional surrender around 5:00 A.M. The Spanish took 1,500 casualties and a further 2,000 were taken prisoner while the British had taken 600 casualties.
On 10 May, Lieutenant-General John Whitelocke arrived in Montevideo to take overall command of the British forces on the Río de la Plata, landing on 27 June. 2nd Battle of Buenos Aires
On the 1 July, the force led by Liniers fought bravely but was overwhelmed by superior numbers in the city environs. At this crucial moment, Whitelocke did not attempt to enter the city, but twice demanded the city's surrender. Meanwhile, Buenos Aires' mayor Martín de Álzaga organised the defence of the city by digging trenches, fortifying buildings and erecting fences with great popular support for the Creoles hungered for independence.[14] Finally, 3 days after forcing the troops under Liniers to retreat, Whitelocke resolved to attack Buenos Aires. Trusting in the superiority of his soldiers, he divided his army into 12 columns and advanced without the protection of the artillery. His army was met on the streets by a mixed race militia, including 686 African slaves,[15] stiffened by the local 1st Naval Infantry Battalion and 1st 'Los Patricios' Infantry Regiment,[3] and fighting continued on the streets of Buenos Aires on 4 July and 5 July. Whitelocke underestimated the importance of urban combat, in which the inhabitants employed cooking pots filled with burning oil from rooftops, injuring several redcoats of the 88th Regiment.[16] The locals eventually overwhelmed the British troops.
By the end of 5 July, the British controlled Retiro and Residencia[17] at the cost of about 70 officers and 1,000 other ranks killed or wounded,[18] but the city's centre was still in the hands of the defenders, and the invaders were now demoralized. At this point, a counter-attack by the militias and colonial troops present, defeated many important British commanders, including Robert Crauford and Dennis Pack. Then Whitelocke proposed a 24-hour truce, which was rejected by Liniers, who ordered an artillery attack.
After suffering 311 killed, 679 wounded and 1,808 captured or missing,[1] Whitelocke signed an armistice with Liniers on 12 August; the local marines playing an important part in defeating Brigadier-General Robert Crauford and his two thousand redcoats at the Battle of Plaza del Mercado which is now recalled by the people of Buenos Aires as 'The Defence'.[3] Whitelocke left the Río de la Plata basin taking with him the British forces in Buenos Aires, Montevideo, and Colonia. On his return to Great Britain, he was court-martialled and cashiered, mainly for surrendering Montevideo. Liniers was later named Viceroy of the Río de la Plata by the Spanish Crown. Towards independence
Having to fight the British invasions by themselves, with little direct help from the Spanish Crown, and given that the Spanish King was captured by Napoleon, the idea of independence from Spain grew stronger.[19] Less than three years after the second invasion, the May Revolution took place in 1810, as a prelude to the Declaration of Independence of Argentina of 1816.
Bibliography
Luna, Félix (1994) (in Spanish). Breve historia de los Argentinos. Buenos Aires: Planeta / Espejo de la Argentina. 950-742-415-6. Luna, Félix (2003). Los conflictos armados. Buenos Aires: La Nación. ISBN 950-49-1123-4.
References
^ a b c d Historic cities of the Americas: an illustrated encyclopedia, Volume 1, David Marley, p. 658, ABC-CLIO, 2005 ^ a b Invasiones Inglesas (Spanish) ^ a b c 'With the Gurkhas in the Falklands' - A War Journal's Postscript By Mike Seer July 2003 ^ The growth and culture of Latin America, Donald Emmet Worcester, Wendell G. Schaeffer, p. 404, Oxford University Press, 11/11/1971 ^ Britain and the Americas: Culture, Politics, and History, Will Kaufman, Heidi Slettedahl Macpherson, p. 833, ABC-CLIO, 2005 ^ Historic cities of the Americas: an illustrated encyclopedia, Volume 1, David Marley, p. 658, ABC-CLIO, 2005 ^ Luna, p. 12-13 ^ Luna, p. 13-15 ^ Luna, p. 15-17 ^ Luna, 16-18 ^ Luna, Breve..., p. 52 ^ Tavani Pérez Colman, Oscar. Martínez de Fontes y la fuga del General Beresford. Editorial Dunken, 2005, p.49. "The lack of identification with the Spanish government in Buenos Aires began to express itself on the friendly welcome extended to the enemy by ladies who, smiling, gave them welcome. Moreover, the 1 July, Sarratea Martin -father-in-law of Liniers- and his brother-in-law Leon Altolaguirre offered a reception to the British leaders, attended by Santiago de Liniers and his wife's brother-in-law Lázaro de Rivera." -- "La ausencia de identificación con el gobierno español en el pueblo de Buenos Aires comenzó a exteriorizarse en la simpática acogida brindad al enemigo por parte de señoritas que, sonrientes, les daban la bienvenida. Es más aún, el día 1º de julio, Martín de Sarratea -suegro de Liniers- y su cuñado León de Altolaguirre ofrecieron una lucida recepción a los jefes británicos a la que concurrieron Santiago de Liniers y su concuñado Lázaro de Rivera." ^ Compañía de Granaderos de Infantería o Provinciales ^ Argentina: The Path to Independence. By Chris Brooks. ^ The African experience in Spanish America, 1502 to the present day, Leslie B. Rout, p. 166, CUP Archive, 1976 ^ An authentic narrative of the proceedings of the expedition under the command of Brigadier-Gen. Craufurd, until its arrival at Monte Video; with an account of the operations against Buenos Aires under the command of Lieut.-Gen. Whitelocke. , p. 157, G. E. Miles, 1808 ^ Invasiones inglesas. La defensa. ^ An authentic narrative of the proceedings of the expedition under the command of Brigadier-Gen. Craufurd, until its arrival at Monte Video; with an account of the operations against Buenos Aires under the command of Lieut.-Gen. Whitelocke. , p. 164, G. E. Miles, 1808 ^ http://en.mercopress.com/2006/08/12/buenos-aires-celebrates-routing-of-british-invasion Buenos Aires celebrates routing of British invasion, MercoPress, South Atlantic News Agency, August 12th 2006
External links
Bad day for the empire by Richard Gott. The Guardian, 13 July 2007 (Spanish) History of the Argentine foreign relations (Spanish) British Invasions (Spanish) Buenos Aires militia uniforms Britain's 'forgotten' invasion of Argentina, BBC News, 10 August 2006 An Authentic Narrative of the Proceedings of the 1807 Expedition Under the General Craufurd by an officer of the 36th Foot. 1808 (Spanish) (English) Grenadier company, Tercio de Cantabros Historical reenactment group that represents a militia group which had a courageous performance in Buenos Aires in 1807.
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