Sous l'influence de son ancien amant, Potemkine, la tsarine Catherine II envisage une extension de son empire vers le Sud. Elle désire expulser les Turcs d'Europe afin de reconstruire l'Empire de Byzance et de le donner à son petit-fils Constantin. Cet empire, qui aurait pour capitale Constantinople, comprendrait la Grèce, la Thrace, la Macédoine et la Bulgarie, tandis que les principautés danubiennes formeraient un « royaume de Dacie » qui serait confié à Potemkine. Le reste des Balkans, c'est-à-dire la Bosnie, la Serbie et l'Albanie, serait donné en compensation à l'Autriche. Venise obtiendrait la Morée, la Crète et Chypre.
En Crimée, la tsarine avait mis sur le trône le khan Sahin Giray. Les Russes furent contraints d'intervenir plusieurs fois pour mater des révoltes. La dernière intervention provoqua l'occupation du pays en 1782. La Crimée fut officiellement annexée le 19 avril 1783. L'Empire de Russie disposait désormais d'une base maritime en mer Noire. La Géorgie devint un protectorat russe et une flotte fut créée en mer Noire. Cette politique extérieure agressive inquiétait les Turcs ottomans. Le 14 août 1787, le sultan lança un ultimatum à la tsarine – en voyage dans le sud de la Russie pour voir les progrès de la flotte russe – demandant l'évacuation de la Crimée et de la Géorgie. L'ambassadeur russe de Constantinople fut arrêté si bien que le 15 septembre 1787 la Russie déclara la guerre à l'Empire ottoman. L'Autriche attendit le 9 février 1788 pour se joindre à la Russie.
Joseph II, qui commandait les troupes autrichiennes, se révéla être un piètre stratège. Ce sont les Turcs qui ravagèrent le territoire des Habsbourg, ce qui amena l'empereur à négocier. De leur côté, les Russes commandés par Potemkine prirent Ochakov en décembre 1788. Le nouveau sultan Selim III refuse la négociation mais les Autrichiens se ressaisissent. En 1789, le maréchal Ernst Gideon von Laudon prend Belgrade et le prince de Saxe-Cobourg conquiert Bucarest tandis que les Russes pénètrent en Valachie et battent les Turcs à Fokshany et Martineshti.
L'empereur Joseph II meurt le 20 février 1790. Son successeur Léopold II, afin de lutter contre la propagation des idées révolutionnaires — qui contaminent les Pays-Bas et la Hongrie — change radicalement de politique extérieure. Il amorce un rapprochement avec la Prusse mais cette dernière est alliée de l'Empire ottoman si bien que l'Autriche doit abandonner son allié russe et renoncer à tout agrandissement territorial. Le 4 août 1791 est signé le traité de Sistova entre l'Empire ottoman et l'Autriche par lequel cette dernière abandonne ses conquêtes.
Malgré la défection de son allié, la Russie poursuit son avantage sur l'Empire ottoman. La flotte russe remporte une victoire sur la flotte ottomane à Gadzhibei en septembre 1790 et le 11 décembre, Souvorov prend la forteresse d'Ismaïl dans le sud de la Bessarabie. La nouvelle puissance russe inquiète la Grande-Bretagne, d'autant plus qu'elle pourrait devenir la nouvelle source de matières premières de la France suite à un accord commercial passé avec cette dernière. William Pitt envoie donc un ultimatum à la Russie interdisant l'extension au-delà du Dniepr et l'annexion d'Ochakov. La flotte britannique devait attaquer en Baltique alors qu'une armée prussienne devrait attaquer en Livonie. Mais William Pitt n'est pas soutenu dans son pays si bien qu'il doit renoncer à soutenir La Porte.
Un armistice est conclu entre les deux belligérants en août 1791. Le 9 janvier 1792 est signée le traité de Iassy entre la Russie et l'Empire ottoman par lequel la Russie obtenait la forteresse d'Ochakov et le Yédisan. L'Empire ottoman reconnaissait en outre l'annexion de la Crimée. La Russie évacue les principautés danubiennes.